ACCÈS À L’EAU DANS DES DOUARS RECULÉS DE DRIOUCH
ENFIN DE L’EAU AUX PORTES DES DOUARS ICHARKIN ET TAAMANT!
Les petites filles de ce village reculé dans la région du Rif auront le temps d’aller à l’école et de s’amuser. Finis les kilomètres parcourus à chercher de l’eau. Le sourire du président de l’Association « Les Deux Rives », Salah El Manouzi, reflète la réussite d’un projet de longue haleine, et d’une coopération exemplaire entre la société civile et les élus. Cette initiative profite aux douars d’Icharkin et de Taamant dans la commune de Bani Maghrnine.
Ce succès montre le rôle que peuvent jouer les Marocains du monde dans les microprojets de développement de leur pays d’origine.
Le président du Conseil de la région de Driouch, Abdel Mounaim Fatahi, le vice-président d’Amiens Métropole, Patrick Desseaux et le président de l’Association Tasghnass de la culture et du développement, Abdesslam El Moukhtari, étaient présents à l’inauguration de ce point d’eau. Ce jour là, en fin d’après-midi, tout le monde se félicitait de la réussite de cette coopération entre la société civile et les élus des « Deux Rives » en France et au Maroc. La particularité de ce microprojet de développement est la proximité avec la population locale. C’est la réponse à un besoin urgent qui a motivé la création de ce projet, qui sera géré à l’avenir par les bénéficiaires.
Ce projet est le fruit d’un long travail réalisé par une association de la ville d’Amiens, « Les Deux Rives », et ses membres actifs, dont des gens originaires de cette région reculée du Nord du Maroc. Ils ont réussi à convaincre les élus locaux amiénois et ceux de Driouch de travailler ensemble et de cofinancer ce projet au profit de la population locale.
Salah El Manouzi, l’un des premiers à travailler sur le projet, n’a pas cédé au découragement et malgré un agenda professionnel très chargé, il a trouvé du temps de bénévolat pour ce projet. Il fallait prendre l’avion vers Oujda, faute de vol direct entre Paris et Nador. Le chemin a été long, entre la ville d’Oujda et Driouch à l’extrême nord du Maroc.
Après une nuit à Oujda à chercher les anciens d’Amiens que le président des Deux Rives tenait à voir tout comme l’élu de la région d’Amiens, Patrick Desseaux, les discussions ont ravivé avec nostalgie les souvenirs des étudiants marocains à Amiens. L’un d’entre eux, aujourd’hui ingénieur à la retraite à Oujda, se souvient encore de « la ficelle picarde » qu’il dégustait quand il était étudiant. Le soir, tous sont partis à la recherche de la saveur des ficelles picardes au restaurant Dragon d’Oujda … mais tout a changé dans la ville et la trace de la ficelle a été perdue …
Nous sommes arrivés à Driouch après quelques heures de route. Omar Lagnaoui, chargé de mission à la ville d’Amiens qui nous accompagnait lors de ce voyage, a été surpris par l’efficacité du réseau 4G dans une région aussi reculée du Maroc.
Les élus de Driouch et leur président nous attendaient avec un couscous marocain, symbole de l’accueil chaleureux de la région du Rif. Une réunion technique sur l’état d’avancement de ce projet ainsi que d’autres entre la région de la Picardie et celle de Driouch a été tenue. Le président du conseil de la province de Driouch a exprimé sa satisfaction de la réussite de ce projet et de la coopération entre les deux régions qui permet le transfert des expériences : « Cela permet l’accès à l’eau et le développement des produits du terroir pour désenclaver certains villages ». Pour sa part, Patrick Desseaux, vice-président d’Amiens Métropole, a loué la coopération entre les deux régions et l’importance du rôle que peuvent jouer les Marocains de France.
Nous avons ensuite pris la route vers les douars d’Icharkien et Taamant dans la commune de Bani Maghrnine.
Les villageois, adultes et enfants, nous attendaient pour l’inauguration de ce point d’eau.
La joie était visible sur tous les visages. Patrick Desseaux, a souligné dans un discours l’importance de ce projet pour les villageois qui va leur faciliter la vie et améliorer leur quotidien. Le président de la région Driouch a, quant à lui, exprimé sa satisfaction de voir aboutir cette coopération. Pour sa part, Salah Eddine El Manouzi s’est dit heureux de l’aboutissement de ce projet, après de grands efforts consentis par l’Association Les Deux Rives.
Fort heureusement, cette région connaît aujourd’hui une dynamique impressionnante et rapide. Les chantiers de construction sont nombreux, les travaux d’élargissement des routes se développent et le grand port de Nador ne cesse de grandir.
Les grands projets structurants sont donc là mais ce qui manque encore, ce sont ces petits projets de développement impliquant la population locale, essentiels pour améliorer la vie quotidienne des habitants.
Sources : https://www.libe.ma/De-l-acces-a-l-eau-dans-des-douars-recules-de-Driouch_a113688.html